12
 LE PRÉSENT

— Vous avez parlé pendant votre sommeil, dit Dengar, tendant un gobelet de métal plein d’eau à l’homme allongé sur la couchette.

Sommeil n’était pas le terme adéquat. Mais agonie ne l’aurait pas été davantage, puisque Boba Fett, en dépit de tout, avait survécu.

— Vraiment ? Qu’ai-je dit ?

Même sans son casque, le regard de Fett était glacial. Son potentiel de tueur ne semblait pas diminué par son état de délabrement physique, comme si sa chair était un déguisement provisoire moins réel que le casque et l’armure de combat posés dans un coin de l’alcôve.

— Rien d’important, répondit Dengar.

Si Fett avait révélé quelque secret, Dengar ne se serait pas avisé de le lui dire. Cela aurait été pire que lui voler quelque chose. Et chacun savait ce qui arrivait à ceux qui essayaient…

— Vous avez marmonné que vous n’aimiez pas avoir tant d’êtres pensants autour de vous. Des trucs de ce genre.

Boba Fett leva la tête et avala une gorgée d’eau. Sur son visage ravagé, son sourire ressemblait à une blessure à l’arme blanche.

— Ah ! Je n’aime toujours pas ça.

— Veuillez ne pas perturber le patient, dit le plus grand droïd médical.

Les deux droïds étaient occupés à changer les bandages entourant le torse de Boba Fett. Ils enlevaient avec soin les couches de tissu ensanglanté et les feuilles de gel stérile, révélant la chair à vif. Ce type de blessure était long à guérir, car les sucs gastriques acides du Sarlacc continuaient à ronger la chair longtemps après la mort du monstre qui les avait sécrétés.

— Si j’en avais l’autorité, je vous ordonnerai de quitter cette pièce, maugréa SH(1-B.

— Mais tu ne l’as pas, fit remarquer Dengar, tenant toujours le gobelet. De plus, si vous n’avez pas réussi à le tuer, il résistera à tout !

— Sarcasme, dit le-XE, préparant une injection de calmants et d’antiseptiques. Non-appréciation.

— Il y a quelqu’un d’autre ici, n’est-ce pas ? demanda soudain Fett, levant la tête. Une femme…

Avoir bougé et parlé fit haleter le chasseur de primes. Les moniteurs médicaux clignotèrent et passèrent dans la zone rouge.

Dengar ne répondit pas. Il posa le gobelet sur une des machines. Il avait mieux à faire qu’écouter Fett. Un des générateurs de la cachette avait rendu l’âme. Cela avait entraîné l’arrêt de la plupart des systèmes de recyclage d’air, rendant l’abri souterrain désagréablement chaud et étouffant.

Dengar se dit qu’il ferait mieux d’aller réparer le générateur. Mais le regard impassible de l’homme le retint près du lit, aussi fermement que s’il avait planté un harpon dans sa chair.

— Inutile de me mentir, dit Boba Fett. Je l’ai vue.

Elle est venue ici. Hier, je crois. Il m’est encore difficile d’évaluer le temps. Il faisait sombre. Elle a dû croire que je dormais. Ou que j’étais mort.

— Je vous en prie, dit SH(1-B. Vous rendez notre travail beaucoup plus difficile.

Le droïd s’affairait sur les tubes reliant Boba Fett aux machines.

Dengar ne lui répondit pas. Il était sur le point d’expliquer à Boba Fett qui était la femme, quand les bombes frappèrent.

De la poussière tomba du plafond, couvrant les lentilles oculaires du droïd médical. Dengar avait toujours été persuadé que son abri était assez loin de la surface pour ne pas être affecté par les intempéries.

Un bombardement, c’était une autre affaire…

Des cailloux se détachèrent du plafond et lui tombèrent sur la figure.

Puis il sentit quelqu’un le secouer.

— Dépêchez-vous, dit Neelah. Il est toujours là-dedans !

La jeune femme le tira par le bras, l’aidant à se dégager des gravats. Elle parlait de Boba Fett, bien entendu. Les lumières de secours clignotèrent quand le dernier générateur se remit en marche. Dengar entendait le grondement des bombardiers, à la surface. Il connaissait assez les tactiques de bombardement pour être sûr que c’était seulement la première vague. Les appareils reviendraient et s’efforceraient de détruire tout ce qui était dans le secteur, dessus comme dessous.

Neelah était déjà occupée à creuser les décombres bloquant l’entrée de l’alcôve. La poussière était retombée. Si Dengar s’était tenu plus loin dans la salle intérieure, près des droïds médicaux, il aurait probablement été écrasé sous l’éboulement.

— Confusion, dit le plus petit des droïds, que Neelah venait d’extraire des gravats. Bruit. Pas bon.

Sa carapace avait souffert de l’impact, et ses écrans clignotaient erratiquement. Il se redressa avec difficulté.

— Qu’attendez-vous ? cria Neelah. Aidez-moi à creuser !

— Vous êtes dingue ? Nous n’avons pas le temps ! Ceux qui ont largué ces bombes seront de retour dans moins d’une minute ! Nous devons filer d’ici !

Il l’attrapa par un bras.

— Pas sans lui, dit Neelah en se dégageant. Partez si vous voulez, je le sortirai de là.

Elle recommença à pousser les rochers bloquant le passage.

Il y avait des tunnels sous la cachette de Dengar. Il les avait explorés, constatant qu’ils s’enfonçaient profondément sous la surface de Tatooine et qu’ils étaient reliés au Grand Entonnoir de Carkoon. Le Sarlacc étant mort, les tunnels leur fourniraient un refuge sûr contre le bombardement.

Restait à les atteindre à temps, avant que la deuxième vague de bombardement fasse s’écrouler l’abri souterrain.

Dengar hésita un bref instant. Puis, tout en se traitant d’imbécile, il aida Neelah, dont les doigts avaient laissé des traces de sang sur les roches. À l’extérieur, le bruit de moteurs cessa. Mais Dengar savait que le répit serait de courte durée.

Dengar s’acharna sur un rocher, cherchant une meilleure prise. Soudain, il s’aperçut qu’il ignorait l’identité de ceux qui arrosaient la Mer de Dunes de projectiles. Faisaient-ils partie de l’Empire ou de l’Alliance rebelle ? Du Soleil Noir ou des organisations hutts ?

Au fond, peu importait. L’essentiel était de survivre.

Mais Dengar était sûr d’une chose : l’attaque avait un lien avec Boba Fett. Il fallait être fou pour se trouver dans le même bateau que ce type !

Le rocher se déplaça d’un seul coup, déséquilibrant Neelah, qui tomba sur le sol de la salle principale. Dengar parvint à garder l’équilibre et à empêcher le rocher de rouler sur elle. Neelah se releva et s’écarta du chemin.

— Vous perdez du temps, annonça SH(1-B dans l’alcôve.

Le droïd médical avait déconnecté les tubes et les fils qui reliaient Boba Fett aux moniteurs.

— Le patient doit être immédiatement sorti de ces locaux insalubres.

Boba Fett était de nouveau inconscient. Dengar et Neelah se frayèrent un chemin entre les débris, saisirent chacun une extrémité de la couchette et la soulevèrent pour la porter dans la pièce principale.

— Attendez ! dit Neelah.

Elle posa la couchette et retourna dans l’alcôve à demi effondrée. Le plafond était craquelé. De la poussière et des pierres en tombaient. Et le bombardement recommençait.

Neelah ressortit un instant plus tard, l’armure et le casque de Boba Fett dans les bras. Elle les posa sur le chasseur de primes inconscient. Puis elle souleva de nouveau une extrémité de la couchette.

— Allons-y !

Ils se laissèrent tomber sur le sol quand ils atteignirent les tunnels plus profonds creusés par le Sarlacc. Les droïds médicaux s’agitèrent autour de leur patient tandis que Dengar et Neelah récupéraient, adossés à la paroi lisse du tunnel. De là où ils étaient, les bombes semblaient tomber sur une autre planète.

— C’est quoi, cette odeur ? demanda Neelah, plissant le nez de dégoût.

Dengar leva sa lanterne. Sa lueur vacillante portait seulement à quelques mètres devant eux.

— Le Sarlacc, je suppose. Ou plutôt, ce qu’il reste de lui. La partie qu’on voyait dans le Grand Entonnoir de Carkoon était seulement sa gueule. Ses tentacules s’étendaient dessous. Certains pensent qu’ils allaient jusqu’aux limites de la Mer de Dunes. Quand notre ami (Dengar montra le chasseur de primes étendu sur la couchette) a liquidé le Sarlacc, ça a laissé un cadavre énorme sous la terre. Un truc pareil ne peut pas sentir très bon…

L’odeur de pourriture devenait plus présente, comme si les bombardements avaient crevé un abcès plein de pus. Neelah pâlit, puis se leva à la hâte.

Dengar l’entendit vomir.

Elle n’a pas l’habitude de ce genre de choses…, se dit le chasseur de primes. Une partie d’elle, en tout cas, tapie dans l’obscurité de son amnésie. Cela l’intriguait. Une danseuse à la cour de Jabba aurait dû s’habituer assez vite à l’odeur de la mort. Les murs du palais du Hutt puaient la charogne, à cause de son rancor favori, placé sous son trône. Les Hutts appréciaient cette odeur. C’était une charmante caractéristique des membres de cette espèce : ils aimaient se souvenir qu’ils étaient vivants, leurs ennemis et leurs jouets pourrissant à portée de leurs narines… C’était pour ça que Dengar évitait de travailler pour Jabba. Surtout après avoir rencontré Manaroo et être tombé amoureux d’elle. Il n’aurait pas pu retourner aux côtés de sa bien-aimée avec l’odeur de la mort et de la pourriture sur lui.

Neelah semblait mal supporter cette odeur. Elle avait le caractère d’une femme de la noblesse, habituée à commander. Dengar l’avait remarqué dès leur première rencontre. Pas mal de gens auraient battu en retraite devant l’évidente supériorité de l’armement de Dengar. Mais quelque chose avait poussé Neelah à se dresser contre lui en dépit du danger. Cette origine aristocratique se voyait aussi sur le visage de la femme, même après une exposition au climat de Tatooine, à la chaleur de ses soleils et aux vents brûlants de la Mer de Dunes.

Elle me posera des problèmes.

Dengar s’en doutait depuis le début. Sa présence compliquait une situation déjà délicate.

Neelah revint, blanche comme un linge.

— Désolée, marmonna-t-elle.

— Pas la peine de vous excuser, dit Dengar. Je suis le premier à trouver que le voisinage laisse à désirer. (Il se leva.) Allons voir comment se porte notre ami.

Les deux droïds montaient la garde auprès de leur patient.

— Comment va-t-il ?

— Aussi bien qu’on peut l’espérer après toutes ces perturbations, grommela SH(1-B.

— Eh là ! Je n’ai pas ordonné un bombardement pour vous ennuyer ! Je n’y suis pour rien !

— En parlant de ça, dit Neelah, qui a déclenché cette attaque, à votre avis ?

— Qui sait ? Ce type a une sacrée brochette d’ennemis. C’était probablement l’un d’entre eux.

— Ça signifierait que quelqu’un sait qu’il est en vie.

Elle a raison ! comprit Dengar, sidéré de ne pas y avoir pensé plus tôt. Oui, quelqu’un avait découvert que Boba Fett faisait encore partie du monde des vivants, même si son état restait préoccupant.

— Quelqu’un nous a espionnés, dit Dengar.

Il savait que la fuite ne venait pas de lui. Manaroo lui avait juré le secret. Neelah n’était pas un suspect vraisemblable. Elle n’avait pas quitté le refuge…

Quelqu’un de la cour de Jabba…, pensa Dengar.

La forteresse regorgeait encore de gredins capables d’espionner les allées et venues entre le palais et le désert. Après avoir perdu un emploi lucratif, tous auraient été prêts à vendre des informations au plus offrant.

— Oui. Ça doit être ça, décida Dengar. Quelqu’un m’a vu emmener Fett dans mon abri souterrain.

— Ne soyez pas idiot, dit Neelah. Si un type savait exactement où se trouve Boba Fett, pourquoi arroserait-il le désert aux alentours du Grand Entonnoir de Carkoon ? Un seul missile dans le tunnel aurait suffi. Net et sans bavures.

Elle n’avait pas tort, reconnut Dengar. Boba Fett n’était pas le seul à aimer la discrétion. Le genre de clients avec qui il traitait et ses ennemis étaient comme lui. Une attaque directe aurait éliminé Fett plus discrètement qu’un bombardement de cette envergure. La dernière fois que Dengar avait parlé à ses informateurs de Mos Esley, il n’avait rien entendu sur une éventuelle prime pour la mort de Boba Fett.

— À moins que ce raid ait une autre raison…, dit-il.

— Vous y croyez vraiment ? demanda Neelah d’une voix sarcastique.

Il ne se donna pas la peine de répondre.

— Je crois que c’est terminé pour le moment, dit-il enfin.

— Pouvons-nous sortir ? demanda Neelah.

— Vous plaisantez ? (Dengar ramassa la lanterne et la dirigea vers le couloir par lequel ils étaient arrivés. Il y avait un tas de débris dans le passage.) Nous sommes bloqués. Même s’il reste quelque chose de mon abri, ce qui semble peu probable, nous ne pouvons pas y retourner. Nous devons aller de l’avant et essayer de trouver un autre chemin pour remonter à la surface.

Neelah frissonna de dégoût. L’odeur de pourriture était plus forte du côté non éclairé du tunnel…

— Peut-on déplacer le malade ? demanda Dengar au droïd médical.

— D’un point de vue thérapeutique, il serait préférable de le laisser tranquille…, commença le droïd.

— Ce n’est pas ce que j’ai demandé ! grogna Dengar.

— J’aimerais savoir pourquoi vous avez posé la question, dit SH(1-B d’une voix irritée, puisque vous n’en ferez qu’à votre tête.

— Allons-y, dit Dengar, saisissant une extrémité de la couchette. Les droïds n’ont aucune idée de la résistance de ce type.

Ils soulevèrent la couchette, la plus grande partie du poids reposant sur Dengar. Mais il mesura la force de Neelah quand la jeune femme empêcha le lit de basculer sur le côté. Dengar ordonna à un droïd de passer la lanière de transport autour de son cou. À la lueur vacillante de la lanterne, ils descendirent vers l’obscurité et la puanteur du tunnel.

— Comment savez-vous que ce chemin nous emmènera dehors ? demanda Neelah.

— Je ne suis sûr de rien, dit Dengar. Mais il y a un courant d’air frais. Vous le sentirez probablement sur votre visage si vous y prêtez attention.

Il jeta un coup d’œil à la jeune femme. Elle avait repris quelques couleurs, s’étant sans doute accoutumée à l’odeur de la carcasse pourrissante du Sarlacc.

Elle inspira à fond et haleta, le souffle court.

— Même au milieu de cette puanteur, je sais que le courant d’air vient de l’extérieur des tunnels. Si nous suivons celui-ci jusqu’à son origine, nous trouverons peut-être un endroit d’où nous pourrons ramper ou creuser un chemin vers la surface… Et nous ne trouverons peut-être pas, ajouta-t-il en haussant les épaules si le bombardement a obstrué toutes les sorties… Dans ce cas, c’est terminé pour nous trois !

— Vous avez l’air bien indifférent à cette idée, dit Neelah.

— Ai-je le choix ? Je me suis fourré dans ce pétrin de mon plein gré… (Dengar esquissa un sourire sardonique.) Plus tard, au moment de mourir, je serai peut-être un peu moins… fataliste. En attendant, il vaut mieux conserver notre énergie pour nous frayer un chemin à la surface. Allons-y. Autant être fixés le plus tôt possible…

Les deux droïds leur emboîtèrent le pas.

— Ça va à rencontre des protocoles thérapeutiques, dit SH(1-B d’un ton irrité. Nous ne serons pas responsables de ce qui arrivera à notre patient.

— Absolution, dit l’autre droïd, avançant avec difficulté sur le sol inégal du tunnel. Absence de blâme.

— Mais oui, mais oui, marmonna Dengar sans regarder les droïds. Vous ne serez responsables de rien. Abstenez-vous seulement d’en parler.

— Pensez-vous qu’il s’en tirera ? demanda Neelah, inquiète. Il a été pas mal secoué. Nous devrions peut-être laisser les droïds l’examiner…

— Excellente idée, grinça Dengar sans s’arrêter. Ça donnera à ceux qui nous bombardent le temps de terminer le boulot !

— Oh ! fit Neelah. Je suppose que vous avez raison…

— À ce sujet, oui ! Le plus tôt nous sortirons de là, le mieux ça vaudra.

Il pensait à la prochaine fois où il verrait Manaroo.

La reverrait-il ? Il commençait à éprouver quelques regrets au sujet de ses récentes décisions.

La prochaine pourrait aussi être la dernière, pensa-t-il. L’impression de sentir un courant d’air frais était-elle trompeuse ? Une illusion créée par le besoin de ne pas réaliser qu’il marchait peut-être dans ce qui était destiné à devenir sa tombe ?

Ses doutes s’effacèrent un peu quand le sol du tunnel redevint horizontal. La pente les avait emmenés au moins quarante mètres plus loin, mais ce n’était pas suffisant pour échapper à un second raid.

Avec un peu de chance, ils arriveraient bientôt à un endroit où le sol n’avait pas été entièrement pulvérisé. Et où les bombes auraient peut-être foré des aérations supplémentaires, non polluées par l’odeur du Sarlacc en décomposition, qui était de plus en plus forte.

— Regardez ! cria Neelah, tendant la main.

Il tourna la tête vers la jeune femme, examinant les alentours à la lueur de leur lanterne.

— Je ne vois rien…

— Éteignez la lampe ! ordonna Neelah.

Il obéit sans hésiter. Ses yeux s’adaptèrent rapidement à l’obscurité. On apercevait une ligne de clarté où dansaient des poussières. Elle dessinait une tache irrégulière sur le sol, à quelques centimètres de ses bottes. Dengar leva la tête et repéra la fissure dans le rocher, au-dessus d’eux. Elle semblait à peine plus large que sa main.

— Ça demandera un peu de travail, dit Dengar.

Neelah et lui posèrent la couchette sur le sol. Il ralluma la lanterne, puis étudia la paroi de pierre.

— Je peux grimper là-haut. Vous aussi : ce n’est pas une escalade difficile. Le problème, c’est Boba Fett.

— Vous avez une corde, non ? Si vous parvenez en haut et agrandissez l’orifice, je l’attacherai autour de sa poitrine et sous ses bras. Il vous suffira de le hisser vers le trou.

Les droïds médicaux n’avaient rien dit depuis un moment. Mais SH(1-B intervint.

— Le patient n’est pas en état de survivre à une telle manœuvre ! protesta-t-il.

— Peut-être, mais si nous le laissons en bas, il sera tout aussi mort, grogna Dengar, irrité par les critiques des droïds.

Sortant la corde de sa poche, il attacha une extrémité à sa ceinture, histoire d’avoir les mains libres pour l’escalade. Il tendit le bout de la corde à Neelah et ordonna :

— Reculez et tirez-le en arrière, de manière à être hors du chemin si je déloge des cailloux en grimpant.

Il y avait une autre possibilité dont Dengar évita de parler. Quand il essaierait d’agrandir la faille, il ferait peut-être s’écrouler le toit de leur tunnel, enterrant tout le monde sous quelques tonnes de rochers. La zone était fragilisée par le bombardement. Retirer une seule pierre pouvait provoquer l’effondrement du tunnel.

Il laissa la lanterne à Neelah, lui demandant d’éclairer la zone autour de la fissure. Tandis qu’il grimpait, il l’entendit déplacer la couchette de Boba Fett.

Une pierre se détacha quand il posa les mains dessus. Il serait tombé s’il n’avait pas pris la précaution de passer un bras autour d’une avancée rocheuse. Ses pieds pendouillèrent dans le vide pendant qu’il s’efforçait de reprendre son équilibre.

— Tout va bien ? demanda Neelah.

— Ça pourrait aller mieux, grommela le chasseur de primes. Déplacez la lumière, un peu au-dessus…

Le rayon éclaira la saillie rocheuse. Il reprit son équilibre et saisit le bord de la petite faille qu’il avait repérée. La pierre céda. Il la laissa tomber, tournant la tête pour éviter la pluie de poussière et de cailloux qu’elle entraîna avec elle.

À travers la fissure agrandie, Dengar aperçut un coin de ciel sans nuages.

Nous allons nous tirer de là, pensa-t-il, soulagé.

La sueur dégoulinait dans ses yeux tandis qu’il s’employait à agrandir la faille. Les pierres qu’il arrachait suivaient le chemin de la première. Il fut ravi de sentir une bouffée d’air pur, malgré sa sécheresse et sa chaleur. C’était mieux que la puanteur qui emplissait les cavernes et les tunnels…

Le rayon lumineux disparut soudain.

— Eh ! cria Dengar à Neelah. Éclairez-moi ! J’ai toujours besoin de voir ce que je fais !

La lumière qui filtrait par la fente n’était pas assez vive pour lui permettre de voir clairement le plafond du tunnel et les pierres à déloger.

— Il y a quelque chose ici ! cria Neelah. Quelque chose d’énorme !

L'armure Mandalorien
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